Dans l’imaginaire collectif, le jansénisme est synonyme de rigorisme. Le janséniste serait donc un esprit religieux strict, austère, avec une vision négative de l’homme profondément pécheur. Vision pessimiste qui, selon certains, serait directement héritée de saint Augustin et qui fustigerait la liberté de l’âme humaine, jugée profondément mauvaise, pour survaloriser l’intervention de la grâce divine. De grands noms y sont également associés, en particulier celui que l’on nomme le Grand Arnaud mais aussi et surtout « l’effrayant génie » Blaise Pascal ; le ton polémique des « Provinciales » a profondément marqué l’histoire de la littérature et souligné la farouche opposition entre Jansénistes et Jésuites. Condamné par le pouvoir royal aussi bien que par Rome, ce mouvement religieux a également quelque chose de sulfureux qui tranche avec son caractère pieux et dévot. « Il faut savoir que le mot lui-même est un terme polémique qui ne désigne pas un groupe ou un corps de doctrine bien déterminé. Beaucoup de personnes qualifiées de jansénistes ne se revendiquent pas elles-mêmes jansénistes, à commencer par Pascal », souligne Valérie Guittienne-Mürger, historienne et conservatrice à la bibliothèque de la Société de Port-Royal à Paris. « Ils peuvent être qualifiés de rigoristes mais, au fond, ils sont en tout point similaires à une grande partie du clergé et du monde ecclésiastique de leur temps, et même jusqu’au XVIIIe siècle », ajoute Olivier Andurand, Historien spécialiste d’histoire religieuse et politique de la France du XVIIIe siècle.
Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits.
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