Le 3 décembre 1793, les « ossements et guenilles » de sainte Geneviève sont brûlés en place de Grève, parmi d’autres « vestiges du fanatisme et de la superstition ». En procédant à cet autodafé, les autorités révolutionnaires parisiennes entendent non pas s’attaquer à la religion chrétienne, mais réguler les dévotions des fidèles pour les intégrer au nouveau cadre moral républicain. L’opération est conçue comme un acte judiciaire purificateur et s’inscrit dans le temps long du combat des Lumières contre les « superstitions » religieuses. Pour les catholiques attachés au culte des reliques, cette exécution symbolique prend la forme d’une profanation : c’est ainsi que l’historiographie du XIXe siècle fige cette scène archétypale, supposée rendre compte des intentions déchristianisatrices des révolutionnaires de 1793. Conférence sur le « 3 décembre 1793, la destruction des reliques de sainte Geneviève. Histoire et mémoires » par Paul Chopelin, dans le cadre du Colloque Sainte Geneviève. Histoire et mémoire (420-2020). Enregistré le 4 novembre 2021 au Collège des Bernardins (Paris).
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