À y bien regarder, à quoi Jésus s’est-il principalement attaché lors des trente années de son passage sur la terre ? À façonner une communauté chargée de le continuer. À structurer d’une manière bien précise le corps de ses disciples. La révélation qu’il porte, il ne l’a pas confiée à un livre mais à l’Église. La conduite du Seigneur nous déconcerte. En ces temps démocratiques, nous n’acceptons guère le Magistère dont il a doté son peuple. A une époque d’égalitarisme nous avons du mal à comprendre qu’il ait confié à certains et pas à d’autres des ministères bien spécifiques. Notre souci d’efficacité se heurte au choix qu’il fit d’apôtres malhabiles. Notre principe de précaution ne s’accorde pas avec l’élection de Pierre, le renégat, pour paître le troupeau. Et pourtant c’est bien sur ce petit patron pêcheur, vacillant sur les eaux du lac, que le Christ va bâtir son Église. Il continue de la faire vivre par un double moyen : par la hiérarchie qu’il institue et par l’Esprit qu’il communique. Ainsi se révèle le merveilleux paradoxe de l’Église : la permanence de son institution et la souplesse de sa vie, l’infaillibilité de sa structure et l’imprévisibilité de son aventure, la pérennité de son organisation et la vitalité de son coeur.
Tous les ans, chaque dimanche de Carême, KTO retransmet les Conférences de Carême.
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