Ce vendredi 1er avril, le pape François a tenu une audience avec l'ensemble des délégations des peuples autochtones du Canada et de la Conférence des évêques catholiques du Canada dans un chemin de réconciliation et de guérison.
Ce vendredi 1er avril, le pape François a demandé « pardon à Dieu pour les comportements des personnes de l'Église » pour la gestion des pensionnats autochtones du Canada. Il a exprimé sa douleur, sa honte et son indignation.
Le pape François demande « pardon à Dieu pour les comportements des personnes de l'Église » dans la gestion des pensionnats autochtones du Canada. @CECC_CCCB
Le pape François a qualifié de « glaçant » les témoignages de survivants de pensionnats pour les enfants autochtones. Depuis le 27 mars, le Saint-Père rencontre les représentants des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ces audiences ont lieu dans le cadre d'un chemin de réconciliation et de guérison, commencé depuis longtemps mais accéléré après la découverte de dépouilles aux abords ou sur les terrains d’anciens internats accueillants des enfants des peuples autochtones en 2021. Les 215 dépouilles d'enfants mises à jour à Kamloops, en Colombie-Britannique, avaient suscité l'indignation et enchaîné d'autres découvertes : entre mai et fin juillet, 1000 tombes anonymes ont été découvertes.
Entre 1831 et 1996, l’État canadien a mis en place une politique d’assimilation forcée qui a conduit à un grand nombre d’abus et de maltraitances dans des pensionnats, dont une partie était gérée par l’Église catholique. 150 000 enfants autochtones sont passés par ces internats, coupés de leur famille et de leur culture.
Depuis, les peuples autochtones demandent des excuses pour le rôle joué par l'Église catholique. L’Assemblée des Premières Nations demande également une répudiation des bulles papales : lors des premières colonies en Amérique, ces documents ont attribué aux Européens le droit de posséder des territoires autochtones et de convertir au christianisme.
Un pas historique
En 2009, Benoît XVI a rencontré une délégation de communautés autochtones, de diocèses et de communautés religieuses catholiques. Après cette audience du 29 avril 2009, un communiqué du Saint-Siège expliquait : « Vu les souffrances que des enfants autochtones ont subies dans le système des pensionnats canadiens, le Saint-Père a exprimé ses regrets pour l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Église et a offert sa sympathie et sa solidarité dans la prière ».
Lors de l'Angélus du 6 juin 2021, le pape François a exprimé sa « douleur » après « la découverte bouleversante des restes de 215 enfants, élèves de la Kamloops Indian Residential School ». « Cette triste découverte accroît davantage la conscience des douleurs et des souffrances du passé. Que les autorités politiques et religieuses du Canada continuent à collaborer avec détermination pour faire la lumière sur cette triste affaire et à s’engager humblement dans un chemin de réconciliation et de guérison », a-t-il déclaré.
Depuis, la Conférence des évêques catholiques du Canada travaillent à la venue du Saint-Père au Canada. Le Saint-Siège a répondu favorablement à cette invitation en octobre 2021. Les audience du pape François avec les représentants des différentes communautés autochtones représentent ainsi un pas historique dans le processus de réconciliation et de guérison.
Lors de l'audience finale, le Saint-Père a précisé qu'il « aimerait » être auprès des communautés autochtones lors de la fête de sainte Anne, célébrée le 26 juillet.
Ce matin le pape a rencontré deux groupes de représentants des populations indigènes du #Canada: 10 délégués des métis et 8 des inuits.
Le Pape a écouté le récit de leurs histoires douloureuses, en préparation à sa visite dans le pays prévue en juillet.
Photos Vatican Media pic.twitter.com/nhKtnzObiC
— Philippine de Saint Pierre (@pdesaintpierre) March 28, 2022