Un ouvrage rédigé par sœur Rita Mboshu Kongo sur le rite zaïrois va être publié. Le rite zaïrois reste le premier et le seul rite inculturé de l'Eglise latine approuvé après le Concile Vatican II.
Dans cet ouvrage préfacé par le pape, sœur Rita Mboshu Kongo offre une réflexion approfondie sur ce rite approuvé en 1988 par la Congrégation pour le Culte divin, dont les prémices ont émergé dans les années 50. Ce rite est adapté à « une culture et une spiritualité animées par des chants religieux au rythme africain, le son des tambours et autres instruments de musique qui constituent un réel progrès pour l'enracinement du message chrétien dans l'âme congolaise » écrit le pape.
Sœur Rita Mboshu Kongo est professeur de Théologie spirituelle et de formation à la Vie consacrée à l’Université Pontificale Urbanienne, à Rome. A l'issue d'une messe présidée par le pape en rite zaïrois dans la Basilique Saint-Pierre le 1er décembre 2019, la religieuse avait pris la parole pour remercier le Saint-Père. Elle l'a également invité à se rendre dans son pays déchiré par la guerre.
Après la messe du 1er décembre 2019, sœur Rita Mboshu Kongo s'est adressée directement au pape
Le pape a souligné l'importance de ce rite pour l’Église, rappelant son appel dans Querida Amazonia à « retrouver dans la liturgie beaucoup d'éléments propres de l'expérience des indigènes ». Cet appel fait écho à l'exhortation du concile Vatican II à adapter la liturgie au caractère et aux traditions des différents peuples.
Dans cette préface, François exhorte de nouveau les peuples à « invoquer Dieu, qui s'est révélé par Jésus-Christ avec ses paroles, avec son langage religieux, poétique, métaphorique, symbolique et narratif » et à suivre l'exemple du peuple zaïrois.
Le Saint-Père évoque sa préface du livre de sœur Rita Mboshu Kongo
Les origines du rite zaïrois avec le cardinal Ambongo :
Il y a maintenant un peu plus d'un an, le cardinal Ambongo accordait un grand entretien à KTO, revenant sur sa nomination comme archevêque à Kinshasa, son élévation au collège des cardinaux, sa vision de l’Église et expliquant la fracture qui s'est opérée lors de la décolonisation dans son pays : « Le modèle du christianisme qu'on nous avait amené, c'était le christianisme qui se vivait en Belgique, en Flandres ! Ça n'avait rien à voir avec nos cultures ! »
Après cette indépendance brutale, le Congo chercha à s'approprier cette liturgie directement issue de la pratique belge, l'adaptant à sa culture et parvint à "africaniser" son Église grâce notamment à l'émergence de théologiens et de pasteurs.