Parmi les sept religieux et trois laïcs catholiques enlevés en Haïti, trois personnes ont été libérées.
Le porte-parole de la Conférence épiscopale haïtienne a annoncé la libération de trois personnes du groupe qui a été enlevé à La-Croix-des-bouquets, dans la banlieue de Port-au-Prince le 11 avril dernier. Mais pour l'instant, « les Français ne sont pas libérés. Il n'y a pas de laïcs parmi les personnes libérées », a déclaré le père Loudger Mazile à l'AFP.
Une neuvaine de prière pour les personnes enlevées
Une dizaine de jours après les enlèvements, les évêques de la province ecclésiastique de Rennes propose une neuvaine de prière du jeudi 22 au vendredi 30 avril. Dans cette prière, ils demandent Seigneur qu'Il donne aux otages « la force de tenir bon dans la foi en gardant toujours l’espoir d’être prochainement libérés ». Ils confient églament au Seigneur le peuple haïtien « qui vit dans l’angoisse grandissante face à l’insécurité et à l’incapacité de l’État à assurer la paix et la prospérité du pays. »
L'intégralité de la prière est disponible sur le site du diocèse de Rennes.
L'enlèvement s'est produit le dimanche 11 avril
En Haïti, un groupe de sept religieux et trois membres de la famille d'un prêtre ont été enlevés en Haïti. Les ravisseurs seraient membres du gang local « 400 Mawozo », selon la police, rapporte Vatican News.
Parmi les séquestrés, des prêtres de la Société des prêtres de Saint Jacques : le père Evens Joseph, qui fut un temps en mission en France dans le diocèse de La Rochelle, le père Jean Nicaisse Milien, missionnaire au Brésil, et le père Joël Thomas, qui a travaillé pendant un an en Guadeloupe. Le père Hugues Baptiste, du diocèse du Cap-Haïtien, et la sœur Anne Marie Dorcélus, figurent également dans la liste des enlevés, aux cotés de deux Français : la sœur Agnès Bordeau, des Sœurs de la Providence de la Pommeraye (Maine-et-Loire) et le père Michel Briand. Ce prêtre de Saint Jacques, d'origine bretonne, avait été blessé par balles en août 2015 dans une rue de Port-au-Prince.
Ce dimanche 11 avril avait lieu l'installation du père Jean Anel Joseph comme curé. Les religieux et trois membres de la famille du curé se rendaient à cette célébration à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince.
Inquiétude et indignation
Dans un communiqué publié ce lundi 12 avril, la Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France ont exprimé « leur très vive inquiétude » après cet enlèvement. « [Ils] enjoignent les ravisseurs de libérer les hommes et les femmes de paix qu’ils ont enlevés et de ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l’insécurité. »
Ce type d'enlèvement est devenu récurrent en Haïti. Déjà en janvier 2021, une petite sœur de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus avait été kidnappée, puis relâchée. Les ravisseurs avaient alors demandé à la Conférence Haïtienne des Religieux de réunir 250 000 dollars américains en rançon.
Depuis le séisme en 2010, le pays peine à se relever face à la pauvreté et de l'insécurité. Ces deux dernières années, les violences se sont même accrues, tout comme l'instabilité politique.
Malgré le contexte, les religieux missionnaires demeurent, à l'instar des prêtres de Saint Jacques. « Ce n'est pas la population qui porte cette violence, c'est un petit groupe, a confié à KTO le père Paul Dossous, supérieur général des prêtres de Saint Jacques. Notre vocation est de vivre avec eux la situation. On fait le choix de ne pas fuir la mission. »